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C'est à l'occasion de mes séjours d'étude
en Indonésie à Bali et java, qu'est née l'idée
de ce conte. Mais cette histoire ne serait pas, sans !a rencontre
de Yanti, une jeune javanaise qui eut la gentillesse de me perfectionner
en Bahasa indonesia, la langue nationale de cet immense archipel.
Sa pédagogie, peut-être la meilleure d'entre toutes,
consistait à me raconter chaque fois que nous nous voyions,
une anecdote de son enfance ou de sa vie d'adolescente. Ses histoires
étaient si curieuses que je décidai de les noter sans
savoir vraiment ce que j'en ferais.
Lorsque je fus amené à animer en France des séances
ponctuelles de gamelan, destinées au jeune public, où
la sensation, l'émotion et le rêve devaient - à
mon sens - primer sur l'apprentissage, j'eus l'idée de puiser
dans le petit livret que j'avais constitué. Les réactions
furent si encourageantes que j'entrepris de créer ce spectacle
en forme de conte musical destiné au théâtre
où, à l'instar de mes séances de gamelan, les
enfants auraient la part belle, celle du musicien et du danseur.
II ne fait aucun doute, que mes récents séjours à
Bali ont influencé le traitement de l'histoire. On y retrouve
notamment un thème récurrent, cher aux Balinais :
celui de la dualité. Dans ce conte, la dualité est
d'abord géographique, entre l'Europe et l'Asie, dualité
de l'individu partagé entre l'homme et l'animal, dualité
formelle enfin d'un spectacle qui se construit sur deux plans imbriqués
: tandis qu'une histoire se déroule, l'apprentissage progressif
d'une pièce de gamelan se met en place, interprétée
par près de 20 enfants venus a priori en simples spectateurs.
Ces deux plans se rejoignent pour conclure le spectacle.
Bien que ce conte évoque - sans conteste - des thèmes
clairement identifiables de l'Indonésie, je n'ai ici, ni
la prétention ni la volonté de restituer une quelconque
tradition. Mon intention est avant tout de nourrir l'imagination,
par la confrontation de deux mondes.
Enfin
grâce au gamelan et son étonnante accessibilité,
on offre aux enfants une occasion inatendue de pénétrer
la scène par la musique et la danse et de réinventer
sans cesse cette histoire.
Michel
Dahan le 20 février 1999 |
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