Le
théâtre et la transe à Bali
face à l'intuition d'Antonin Artaud
Faire
affluer nos démons…
Avec
pour livre de chevet le Bardo Thodol (Livre des Morts Thibétain),
Antonin Artaud, penseur, auteur et homme de théâtre, avait pour
le moins des notions de tantrisme. Jusqu'à la fin, il semble avoir
tenté de faire passer, à qui peut l'entendre, le message de la gnose,
de l'autre nature du monde et de l'humain, et crier sa douleur de
les voir dissimulés ou travestis.
A
la vue du théâtre balinais, à l'Exposition Coloniale de Paris en
1931, ethnologue sans titre et métaphysicien par nécessité vitale,
Artaud a compris de quoi il retournait ; en particulier avec l'affrontement
de la Bête (Barong) et de la Veuve- Sorcière (Rangda), un théâtre
conçu comme une apocalypse pourtant destinée à sauver l'univers.
Bien au-delà de la petite bagarre de masques fantastiques et des
facéties de clowns qui ravissent le spectateur.
Ce
théâtre est encore vivant lors des rituels à Bali, avec d'impressionnantes
transes de possession. Les mots d'Artaud et les faits balinais s'éclairent
mutuellement, entrecroisés par Catherine Basset.
=>Extrait
de l'exposition photographique
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